Rêveries

Rêveries
Ce n'est pas toujours facile pour moi de mettre en mots quelque chose comme un tableau sur lequel j'ai probablement passé plusieurs mois.C'est comme si je devais écrire un poème sur une partition de musique, deux moyens d'expression complètement différents. Mais je pourrais expliquer comment je m'y prends pour commencer un tableau et son évolution de l'abstrait au figuratif.
  Le fait que je ne base jamais un tableau sur des croquis ou une idée préconçue est très libérateur et j'aime jouer avec les lignes spontanées et des plages de couleur, un peu comme l'écriture automatique. La concentration que cela nécessite mène à un état semi-subliminal, où je me sens presque spectateur, jusqu'à ce qu'une certaine forme sur la toile donne naissance à une idée. Le tableau est encore très fluide à ce stade et pendant les heures et les jours suivants peuvent évoluer dans plusieurs directions. Souvent j'ai recours au chiffonpour enlever des passages de couleur et en incorporer d'autres, et il m'arrive aussi de mettre le tableau sens dessus dessous et de repartir dans une autre direction. C'est fatigant, mais jamais ennuyeux.
  Je ne suis pas toujours entièrement conscient de la motivation derrière le sujet dans beaucoup de mes peintures et ce n'est que bien plus tard dans l'évolution de la toile que je reprend un peu plus de contrôle sur le contenu et que les choses sont ajoutés ou enlevées en fonction de mes préférences ce jour-là, parfois en désaccord avec l'idée initiale. J'aime penser à mes peintures comme à des rêveries, pas toujours logiques, mais un regard intime sur mon monde.
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